Borat, leçons culturelles sur l’Amérique pour profit glorieuse nation Kazakhstan

Parfois, je me sens particulièrement peu en phase avec mes contemporains. Lorsque je suis allé voir ce film, tout le monde riait à gorge déployé. Je me suis senti bien seul. Car, comme vous l’aurez compris, je n’ai pas beaucoup ri à la vision de ce film. Les principaux gags sont justes incroyablements lourds (comme la bagarre entre Borat et son producteur où ils se retrouvent nus dans des positions assez... ’équivoques’...).

Borat

Oui, j’ai quand même un peu ri (le regard du sénateur qui vient d’expliquer à Borat ce qu’est la Gay Pride), mais j’ai surtout eu très peur. La réaction des gens filmés est parfois surprenante. A la question ’Qu’est-ce que vous me conseillez pour tué un juif ?’, un armurier repond froidement ’9mm ou .45’. Ce film est juste terrifiant sur ce qu’il nous dit de l’Amérique (et de l’occident de maniçre générale) Le fait que la personne qui tienne ces propos soit un ’étranger’ n’aténue en rien les réponses faites par les américains. Désir de vendre à tout prix ? Inconscience des vendeurs ou véritable antisémitisme latent ? Quand on voit Borat fuir une maison de juifs de peur de se faire égorger dans la nuit, on rit. Lorsqu’il se fait conseiller pour acheter une arme ou une voiture, on pleure.

Alors oui, le protrait au vitriol de l’occident est bien là. Même la vision du Kazakhstan n’est là que pour faire ressortir notre propre inculture crasse (qui savait où se trouve le Kazakhstan avant de voir ce film ? Et probablement, qui s’en soucie et qui a eu l’idée de regarder après... (Allez, pour ceux qui viennent d’avoir une poussée de culpabilité un lien vers Wikipédia) et c’est la seule chose qui vaut à ce film son étoile. On aurait peut-être pu le faire en moins lourd, moins vulgaire...