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Lettre à un otage / Péplum

mercredi 17 juin 2009

Après avoir lu pas mal de livres assez "denses" ( Le Pendule de Foucault , L’Assassin royal et dernièrement Les Piliers de la Terre dont je reparlerai plus tard...), une idée aussi sotte que grenue m’a assaillie : Et si, pour changer, je lisais un truc court ? Finalement, je n’en ai pas lu un mais deux puisque mon choix s’est porté sur Lettre à un otage d’Antoine de Saint Exupery et Péplum d’Amélie Nothomb.

Pourquoi faire un seul article sur ces deux livres ? Parce que, étrangement, bien qu’écrit à plus de cinquante ans d’écart, ils se mettent réciproquement en valeur [1]. Le premier, paru en 1943, a été écrit par Saint-Ex en 1940 comme préface à un livre qui ne sera pas publié. Le second, écrit en 1996 est un roman de science-fiction où une jeune auteur, A. N., se fait kidnapper par un scientifique du futur pour avoir entrevue la terrible vérité : Pompéi a été détruite par les savants du XXVIème siècle pour préserver intact une image de la grandeur de l’antiquité. Bien que très différents dans leur forme ou le fond, les deux textes parlent de l’Homme.

L’une des premières remarques que l’on se fait en lisant ses deux livres porte sur le ton. À celui résolument humaniste de Saint-Ex répond le dialogue acide d’Amélie Nothomb. Tandis que l’un, fuyant une France occupée, écrit sur l’amitié et l’avenir, l’autre invente un futur bien sombre où l’énergie causera une guerre sans précédent. Là où le premier se souvient d’une cigarette cédée pendant la guerre d’Espagne ou de la mort (et de l’acceptation de celle-ci) de son camarade Guillaumet, la seconde décrit un monde où le Sud, d’une pauvreté insoutenable, a simplement été effacé de la carte, mais aussi des mémoires...

Sur la forme, les deux œuvres sont, là aussi profondément différentes. On retrouve dans la Lettre le style Saint-Ex simple mais extrêmement plaisant d’une compilation de souvenirs comme il a pu déjà en écrire dans Terre des Hommes [2] ou Pilote de guerre.

En ce qui concerne Péplum, je dois avoué être moins emballé... Présenté sous la forme d’un dialogue, le roman perd son lecteur dans ses différentes répliques si vous avez la malchance de le lire en plusieurs fois. Seul un "mon cher Celsius" lâché de temps en temps par l’héroïne permet de dire qui dit quoi. Un peu pénible quand on reprend le livre après une pause... De plus les deux personnages s’expriment d’une même façon. Curieux alors que le Celsius fait remarquer à l’héroïne A.N. (qui se vante pourtant d’être plus dialoguiste que romancière) que [sa] façon de parler est un peu désuète"...

En conclusion, je ne saurai trop vous conseiller la lecture de Lettre à un otage (comme d’ailleurs tout les écrits de Saint-Exupéry que j’ai pu lire) [3]. En revanche, ma première rencontre avec Amélie Nothomb ne m’a pas convaincu. Je retenterai probablement ma chance avec un autre de ses livres, mais je déconseille ce Péplum : trop pompeux, trop prétentieux.


Notes

[1] Quoique...

[2] À lire absolument si vous ne l’avez pas déjà fait.

[3] Je vous conseille également Saint-Exupéry , Le dernier vol de Hugo Pratt. Une très jolie bande dessinée sur la vie de l’auteur par le créateur de Corto Maltese. Un chouette idée de cadeau...

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