Les vacances de monsieur Hulot

C’est les vacances d’été. Dans une petite station balnéaire, les petits bourgeois passent leur vacances tranquillement jusqu’au moment où une voiture pétaradante fait irruption. À son volant, Monsieur Hulot, gentil gaffeur qui va semer le chaos pendant leur séjour.

Souvent, je reproche au comédie franco-française de manquer d’ambition - comme dans cet article. Certaines sont, certes, très sympathiques, mais peu pense à travailler la forme autant que le fond. On pourrait citer, dans les films qui utilisent tout les moyens techniques mis à disposition par le cinéma pour faire rire la toute récente série des OSS 117 où les films de Jacques Tati. Ca tombe bien, Les Vacances de Monsieur Hulot est un film de Jacques Tati.

Des passagers attendent le train sur le quai. Après une première annonce incompréhensible -mise à part un "quai C" -, les voyageurs changent de quai. Nouvelle annonce -incompréhensible-, nouveau changement de quai. Puis un autre alors que le train arrive sur un autre quai. La première scène du film donne le d’emblée le ton, car, ce qui est frappant, dans ce film, c’est la manière dont la technique est mise au service du rire. La où certains films misent sur les dialogues et la drôlerie de l’accent (par exemple), Tati, lui, livre un film quasiment muet. Aucune information ne passera par le dialogue, tout passera par l’image et le jeu. Du coup, il s’amuse avec la bande son : sa voiture pétaradante, le bruit de portes à battant au restaurant... Le tout dans des plans bien construits qui change de se que l’on peut voir dans le cinéma de comédie actuel.

Ne vous y fiez pas, cet homme est un dangereux individu...

Mais revenons-en à monsieur Hulot, grand gaffeur. La pipe au vent, comme un éternelle gamin émerveillé, il traverse le film, semant la zizanie sur son passage. Qu’il s’essaye au tennis, qu’il emmène des co-vacanciers en pique-nique ou bien qu’il fasse du bateau, tout se termine invariablement en catastrophe attirant les foudres de ses compatriotes. Le film se compose d’ailleurs plus d’une succession de saynètes que d’une vraie histoire suivie.

Mais, même si on ne rit jamais aux éclats, le film se suit avec un vrai plaisir grâce à une espèce de magie qui opère sur toute la durée. On a probablement vu plus déjanté depuis, plus rapide aussi dans le rythme qui est ici plus contemplatif, mais cette promenade en bord de mer avec monsieur Hulot mérite qu’on s’y arrête.