Le grand saut

1958. Alors que les New-Yorkais fêtent la fin de l’année, un homme se prépare à sauter du 44ème étage du building de Hudsucker Industries, du bureau du PDG. C’est Norville Barnes, arrivé en ville un mois plus tôt, entré chez Hudsucker comme simple employé du service postal au moment même où le fondateur, PDG et actionnaire principal se suicidait, en plein conseil d’administration. Comment est-il arrivé en à ce poste en seulement trente jours ? Pourquoi veut-il se tuer ? Et surtout, va t’il le faire ?

Cinquième film des frères Coen, c’est pourtant le premier que j’ai vu, un soir de diffusion tardive, à la télévision, et bien qu’ayant été un flop lors de sa sortie, c’est pourtant l’un de mes préférés.

Pourquoi ? parce qu’il est probablement l’un des plus fou qu’ils aient écrit. La faute à Sam Raimi (celui des Evil Dead et de Spider-Man) qui a co-écrit le script ? Toujours est-il que le film bon nombre de scènes qui auraient pu facilement gagner le statut de scène cultes, bon nombres de répliques savoureuses, le tout dans un univers qui n’est pas sans rappeler les films de Frank Capra. Difficile, en effet, de ne pas y penser devant ce New-York sous la neige où un homme, simple, va devoir affronter les requins gérant l’entreprise ou même la dimension merveilleuse, lors de l’épilogue - on est en plein deus ex machina...

C’est bon d’avoir trouvé son imbécile...

Les acteurs sont, bien évidement, tous excellents, de Tim Robbins en inventeur génial et incompris (il se promène partout, montrant à qui veut son grand projet : un rond tracé sur une feuille de papier...Puis ajoute, devant l’air ahuri de ses interlocuteurs : "Vous savez... Pour les enfants !") à Paul Newmann en chef du conseil manipulateur et sans scrupule, en passant par Jennifer Jason Leigh en journaliste New-Yorkaise au débit vocal aussi rapide qu’incessant.

"Debout ! On ne rampe pas chez Hudsucker !"

Par de nombreux aspects, ce film n’est pas sans me rappeler O Brother, Where Art Thou ?, autre film du duo, dont je parlerai sûrement aussi dans ses pages. En tout cas, concernant Hudsucker Proxy (le titre original), n’est sans doute pas leur meilleur film, mais rempli parfaitement son rôle de divertissement avec sa critique du capitalisme.