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Ilium

Il y a trois mille ans, la guerre de Troie aura lieu

mercredi 28 octobre 2009

Dan Simmons avait marqué les esprits des fans de science-fiction avec son space-opéra Les Cantos d’Hyperion. Retour à la S-F pour cet auteur alternant entre fantastique, policier ou horreur et, comme pour les Cantos basés sur les Contes de Canterbury, Dan Simmons utilise une œuvre classique comme point de départ : L’Iliade d’Homère. Homère et Science-fiction... Voilà un mélange prometteur.

Depuis neuf ans, les grecs, conduit par Agamemnon, assiègent la ville de Troie afin de venger l’honneur du roi grec Ménélas dont la femme, Hélène, s’est enfuie avec Paris. Depuis neuf ans, Thomas Hockenberry, expert de l’Iliade du XXème siècle, les observe, reportant les divergences avec l’œuvre d’Homère, et rapportant ses résultats aux dieux de l’Olympe.
Ailleurs, en une autre époque, les Moravecs, race bio-mécanique vivant sur les satellites de Jupiter, s’inquiètent de l’activité quantique anormale régnant sur Mars, activité pouvant mettre en danger le système solaire dans son entier. Une mission est donc mise en place pour enquêter sur ces étranges phénomènes.
Sur Terre, enfin, les humains ont "évolué" dans vers une société entièrement dédiée au plaisir. Dépendant de leur mystérieux serviteurs robotiques pour produire la nourriture, les hommes vivent dans une éternelle succession de fêtes où la distance à été abolie grâce au fax qui permet le déplacement instantané d’un bout de la planète à l’autre.

Comme vous l’aurez compris à la lecture de ce résumé, on suivra, tout au long de ce livre trois univers différents dont les liens ne sont pas nécessairement évident.Nous suivront donc un lettré ressuscité et réduit en esclavage par les dieux, une poignée d’humains cherchant à percer le mystère des anneaux en orbite autour de la Terre et, ainsi, ce qui a pu arriver à leur ancêtres, et, enfin, deux Moravecs en mission sur Mars dont l’un est un amateur de Shakespeare et l’autre de Proust.

Car la littérature tient une place importante dans le roman. Outre les discussions des deux Moravecs sur Proust ou Shakespeare et, bien sûr, l’ombre de l’Illiade en fond, de nombreuses allusions parsèment l’histoire. De noms tirés de Ada ou l’Ardeur de Vladimir Nabokov ou de La Tempête de Shakespeare a l’usage de termes moqueur dans la bouche d’un personnage, appelant les humains les Eloïs [1] ou bien encore la présence du mythe du juif errant.

Mais les références ne font pas tout - et heureusement. Dan Simmons nous offre donc une galerie de personnages tous aussi attachants les uns que les autres. Passant de l’un à l’autre d’un chapitre à l’autre, il faut reconnaître que les séquences se situant à Ilium sont tout bonnement impressionnante. L’auteur réussi pleinement là où Wolgang Petersen - réalisateur de Troy - avait échoué lamentablement : montrer que la guerre, c’est avant tout du sang et des larmes.

Dan Simmons nous entraîne dans trois voyages qui ne nous donne envie que d’une chose, connaître la suite. Car, malheureusement, à l’issue des neuf cents pages, vous n’en saurez pas plus qu’au début. Si l’histoire avance, bons nombres de questions demeurent sans réponses. Pour les trouver, il faudra attendre de lire la suite, Olympos...


Notes

[1] Dans la Machine à explorer le temps de H. G. Wells, les Eloïs sont un peuple, descendant des humains, vivant en paix comme le ferait des enfants.

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