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La route

Anti-2012

vendredi 18 décembre 2009

Après No country for old men, un nouveau roman de Cormac McCarthy est adapté au cinéma : La Route, lauréat du prix Pulitzer en 2007. Porté à l’écran par John Hillcoat, voici un film noir, très noir qui donnera confiance dans l’humanité à ceux qui ne l’ont pas déjà perdue...

Suite à un cataclysme, la terre est devenue improductive et l’humanité est sur le point de disparaître. Un homme et son fils traverse les États-Unis vers le sud ou l’hiver sera plus clément. Mais le voyage est long et dangereux. Car pour survivre, certains sont prêts à manger de la chair humaine.

Voilà un beau film gai et positif qui en dit long sur l’humanité, sur l’instinct de survie. Car, après un apocalypse dont on ne saura rien, mis a part qu’il a privé la Terre de toutes ses espèces vivantes exceptés l’Homme et le chien, les survivants n’ont plus que deux choix : survivre au jour le jour en fouillant dans des poubelles à la recherche d’hypothétiques restes ou bien devenir cannibale, chasser son semblable et s’en repaitre.

C’est dans cet univers désespéré que errent l’homme et l’enfant. Eux refusent le cannibalisme, préférant rester "les gentils". Et pourtant, face à la pureté de son fils, le père est prêt à tout pour le protéger. À tuer, bien sûr, toute menace éventuelle, mais aussi à risquer se propre humanité, refusant toute aide aux autres personnes qu’ils rencontreront.

Certes, on pourra reprocher au film de souffrir d’une trop grande répétitivité : "Oh des cannibales ! Courons !", "Attention, quelqu’un approche ! Fuyons !", "Un bruit ! Sûrement des cannibales ! Mettons les bouts !", etc, etc. Toutefois, la relation entre le père et le fils (grâce notamment à l’interprétation de Viggo Mortensen - le père - et Kodi Smit-McPhee - le fils-)est remarquable, de même que la description d’un monde post-apocalyptique crédible en terme de psychologie...

On ne pourra également que regretter la conclusion du film qui, à mon sens, ne tient pas toute ses promesses avec une minuscule [1] touche d’espoir. C’est peu, mais compte tenu de la noirceur générale du film, cela donne l’effet d’un phare en pleine nuit...

Le film nous pose finalement cette question : comment réagiriez-vous, vous, si vous étiez dans cette situation : essayeriez vous de survivre envers et contre tout, en essayant de garder nue parcelle d’humanité ? L’abandonneriez-vous au profit de la survie pur et simple ? Ou, comme la mère, renonceriez-vous à la vie dans un monde mort ?

La route - bande annonce vo

Notes

[1] Faut pas exagerer non plus, quand même...

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