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Mangez-le si vous voulez

La Dordogne, ses habitants, son accueil chaleureux

mercredi 26 janvier 2011

Ce 16 août 1870, alors que la guerre contre la Prusse fait rage, c’est jour de foire à Hautefaye. Alain de Monéys décide de s’y rendre pour régler quelques affaires. Il n’en repartira jamais. Avant l’après-midi, les villageois l’auront torturé à mort.

Basé sur un fait divers réel, ce petit livre ( à peine plus d’une centaine de page) tire son titre d’une phrase qu’aurait dite le maire de Hautefaye. Alors que Alain est torturé devant sa maison, le maire, en lui refusant l’abri pour préserver ses meubles, enjoint les habitants à aller ailleurs, faire ce qu’ils veulent de leur victime.

Autant le dire tout de suite, le principal intérêt de ce livre est de comprendre comment une foule peut ainsi torturer à mort son voisin. Et malheureusement, l’auteur n’y arrive pas. Certes il faut reconnaître que les mouvement de foule sont impossible à expliquer. D’autant plus que les acteurs du drame eux-même ont bien été en peine, lors de leur procès, d’expliquer leurs actes. Mais le choix de l’auteur de se placer du point de vue d’Alain n’aide pas non plus à la compréhension du délire qui touche la foule.

Reste alors le pathos. On suivra alors le chemin de croix d’Alain de Monéys jusqu’au dénouement tragique annoncé. Mais celui-ci fait artificiel, non au niveau des tortures subies mais du personnage de Alain lui-même. En effet, il nous est dépeint comme un saint, bienveillant, toujours prêt à rendre service, sympathique avec tout un chacun. Finalement, au lieu d’accroitre l’incompréhension de l’acte, ce choix ne fait qu’apparaître plus grosses les ficelles de la manipulation des émotions.

Pour conclure, comme vous l’aurez deviner, j’ai été déçu par ce livre. Alors que son sujet laissait présager un titre intéressant, le roman ne se révèle qu’un pétard mouillé jouant uniquement la carte de l’horreur facile. Ajouter à cela une écriture très plate -les dialogues du début sont insipides, peut-être pour mieux faire ressentir l’horreur à venir ?- et vous vous tiendrez sûrement à l’écart du roman...

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