Des affiches cinés et DVD

Ces jours-ci sortait en DVD La Vengeance dans la peau de Paul Greengrass. On pourrait déjà faire remarquer les problèmes de traductions liés aux titres de la saga - The Bourne Identity devient La Mémoire dans la peau, The Bourne Supremacy devient La Mort dans la peau et, enfin, The Bourne ultimatum devient La vengeance dans la peau – qui enlèvent le côté « Sega c’est plus fort que toi » du héro. Avec les titres anglais, on est quand même en train de parler d’un personnage qui exerce sa « suprématie » sur le gouvernement (comme l’indique l’affiche avec un logo CIA qui cerne le personnage comme un viseur), qui va même jusqu’à lui poser un « ultimatum »...

Mais la sortie du DVD posait un autre problème. Je ne parle pas de la sortie du film sur le support HD-DVD alors que celui-ci est définitivement mort, mais d’un problème malheureusement aussi courant que le massacre de titres : le massacre d’affiches. Sans aller jusqu’à parler des packagings désastreux pour certains coffrets (le vert de S.O.S. Fantômes ou le bleu des Retours vers le futur) qui sont plus des preuves du mauvais goût des personnes les ayant réalisés qu’autre chose, intéressons nous juste aux comparaisons affiches ciné/jaquette DVD.

Jetons un regard sur l’affiche de Bourne Ultimatum. Le personnage est seul et semble poursuivre quelque chose ou quelqu’un. Le côté flou de l’affiche et le cadrage à hauteur d’homme nous laisse imaginer pourtant qu’il ne s’agit que d’un homme, pas d’un Musclor schwarzeneggerien, la dominante bleue renforçant le côté froid, vengeance implacable du personnage tandis qu’une légère contre-plongée accentue le côté traqué du personnage.

Du côté de la jaquette DVD, on retrouve le personnage, mais cette fois prenant la pose, alors que juste derrière lui, une voiture explose. D’un personnage plutôt proche d’un Batman –par sa capacité à avoir toujours un ou deux tours d’avance sur ses ennemis- nous sommes en présence d’un héros type film d’action qui fait tout péter avec la cool attitude... Idée renforcée par le cadrage en contre-plongée qui glorifie un Jason Bourne devenu John MacLane. Plutôt étonnant vu l’approche documentaire de la réalisation et le côté crédible du personnage (il ne descend pas les hélicos à coups de voitures, lui !).

Dans un même ordre d’idée, on pourrait citer aussi Nausicaä (Hayao Miyazaki) dont l’édition collector s’orne d’une affiche spécialement créée pour l’occasion et qui, en plus d’être franchement laide, fait passer l’héroïne de jeune femme forte confronté à des éléments menaçants -posture, éclairage rouge (lueur d’incendie ?)- à une jeune fille nunuche qui fait du planeur avec son animal de compagnie dans un cadre idyllique.