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Les seigneurs de la mer

Les requins sont nos amis, il faut les aimer aussi...

dimanche 4 mai 2008

D’abord, il y a eu Les dents de la mer et son grand requin blanc qui terrorisait la petite île d’Amity, preuve vivante que les requins, c’est mal. Depuis, tous les méchants de James Bond ( et de sous-James Bond ) possèdent dans leur base secrète un bassin avec des requins. Extrêmement pratique pour se débarrasser des indésirables. Mais en 2003, Pixar nous présente, dans Le Monde de Nemo, Bruce, un requin victime des préjugés à l’encontre de son espèce (et son fameux " Fish are friends, not food "). Les requins sont-ils autre chose que de simples machines à tuer ? Sommes nous racistes envers lui ? On nous aurait menti ?

Rob Stewart aime les requins. Depuis tout petit. Devenu biologiste et photographe sous-marin, il décide de prouver au monde que le requin n’est pas cet être assoiffé de sang que l’on nous montre au cinéma et à la télévision. Une tâche pas si simple que cela, comme il le découvrira, compte tenu des enjeux financiers qui entourent le requin.

Le requin n’a pas évolué depuis 300 millions d’années mais est en voie d’extinction, à cause de l’homme. Il ne représente pas un réel danger pour nous et, s’il venait à disparaître, ce serait une catastrophe écologique. Voilà les trois idées de bases qui seront répétées pendant l’heure et demie que dure le film de façon quasi-continue. C’est lourd. Très lourd. Et c’est dommage, parce que sinon le film est plutôt prenant. Copiant la méthode Michael Moore, Rob Stewart nous présente des actions fortes entreprises pour faire passer le message, utilisant l’ironie pour décrédibiliser ses détracteurs. Ainsi, aux officiels affirmant que les requins sont de simples machines à tuer, il répond par de sublimes images sous-marines de lui nageant au milieu de requins, sans protection.

Mais la partie la plus intéressante du film intervient plus tard, lorsque le spectateur se rend compte que le requin a plus à craindre finalement de l’être humain que l’inverse. Pour le commerce des ailerons, supposés possédés des vertus curatives (entre autres), l’homme massacre le requin. Le barbarisme des images de requins vivants à qui l’on ôte ses ailerons avant de les re-balancer par-dessus bord font cruellement écho à la beauté des scènes sous-marine que le film nous avait montré jusque là. Dépassé par l’ampleur de ce commerce impliquant les mafias asiatiques, le réalisateur finira interdit de séjour dans le pays même qui l’avait appelé à la rescousse du requin...

Mais malgré son fond passionnant, le film pêche vraiment par ce sempiternel refrain requin-inoffensif/désastre écologique. Si l’importance du message est indéniable, le côté rengaine fini vraiment par agacer et sera, à la fin, ce que retiendra surtout le spectateur. On peut aussi regretter la grosse maladresse du film : pour illustrer la violence des attaques de ses adversaires lors de son procès, le réalisateur ne trouve rien de mieux à montrer que des images de requins se jetant sur de pauvres petits poissons sans défense pour les dévorés. Pas très fin pour un film qui veut réhabiliter le requin...

bande annonce
interview de Rob Stewart
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