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Le pendule de Foucault

Anti Da Vinci Code

mardi 24 mars 2009

Umberto Eco, l’auteur du Nom de la rose, nous offre une ballade dans le monde des sociétés secrètes sur les traces de l’ordre des templiers, dissous au XIVème siècle. Une œuvre parfois drôle mais toujours exigeante.

Nuit de la saint Jean 1984. Au Musée des arts et métiers, à Paris, Casaubon attend, caché, d’être le témoin de la réunion secrète qui doit bientôt se dérouler sous le pendule de Foucault et qui lui permettra de comprendre pourquoi son ami Belbo a disparu. Dans l’attente, il remonte le temps, de l’époque où il préparait sa thèse sur les templiers à sa rencontre avec Jacopo Belbo et Diotallevi avec qui il inventera, par jeu, le Plan de domination mondiale initié par les templiers.

Il y a des livres qu’on est heureux de pouvoir reposer, une fois achever. Non qu’ils soient déplaisants à lire, loin de là le plus souvent, mais de part leur côté monumental. Les Aventuriers de la mer étaient de ceux-la, Le Nom de la rose aussi et, vous l’aurez compris, Le Pendule de Foucault également.

Écrit par Umberto Eco, géant de la littérature mondiale, essayiste sur des sujets tels que la sémiotique, l’esthétique médiévale, la linguistique ou la narration en littérature - je vous laisse faire chauffer wikipedia ou votre Larousse préféré pour le sens de "sémiotique"...- Le Pendule est une œuvre dense, lettrée et, autant le dire tout de suite, ardue a lire. Si Guillaume Musso représente un bout du spectre littéraire (côté roman de gare) [1], le roman d’Eco, avec ses multiples références et son style se trouve à l’opposé. Certains diront surement qu’ils se trouvent peut-être un peu trop a l’opposé, d’ailleurs.

Il n’y a qu’a voir l’organisation du livre dont les nombreux chapitres, toujours précédés d’une citation ayant ou non pour thème de l’occultisme, regroupés et organisés selon l’arbre des sephirots de la tradition Kabbalistique.

Mais trêve de discussions sur la forme. Penchons nous sur l’histoire de Casaubon et de ses amis, dépassés par leur création. Si le thème fait immanquablement penser au succès planétaire de Dan Brown, le Da Vinci Code pourtant écrit près de quinze ans plus tard, le but est pourtant fondamentalement autre puisqu’il s’agit ici d’une parodie de roman de complot planétaire. Les protagonistes inventent le Plan uniquement pour se moquer des nombreux auteurs occultistes qu’ils voient passer dans la maison d’édition où ils travaillent tout trois. La recette en revanche est la même : lier toutes les traditions de conspirations rose-croix et autres.

La fin, monument démontrant l’absurdité de l’être humain, rend le roman inoubliable, pour peu que l’on fasse l’effort de venir à bout de ses 650 pages et de leurs digressions temporelles. Une oeuvre certes exigeante mais qui procure un plaisir de lecture immense.

Résumé de l’éditeur :

A Paris, au Conservatoire des Arts et Métiers où oscille le pendule de Foucault, Casaubon, le narrateur, attend le rendez-vous qui lui révélera pourquoi son ami Belbo se croit en danger de mort.

A Milan, trois amis passionnés d’ésotérisme et d’occultisme ont imaginé par jeu un gigantesque complot ourdi au cours des siècles pour la domination mondiale. Et voici qu’apparaissent en chair et en os les chevaliers de la vengeance...

Telles sont les données initiales de ce fabuleux thriller planétaire, incroyablement érudit et follement romanesque, regorgeant de passions et d’énigmes, qui est aussi une fascinante traversée de l’Histoire et de la culture occidentales, des parchemins aux computers, de Descartes aux nazis, de la kabbale à la science.


Notes

[1] Attention, je n’ai rien contre Guillaume Musso tant que l’on ne vend pas ses livres pour autre choses que ce qu’ils sont : d’agréables romans de gare.

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