Largo Winch : Le Groupe W

Nerio Winch, fondateur du Groupe W, meurt dans son appartement de New York. L’homme le plus riche du monde laisse un fils adoptif, Largo, que personne n’a jamais vu et qui doit reprendre la direction du groupe. Mais ce dernier est accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis et enfermé dans une prison d’Istanbul...

L’avantage des adaptations cinématographiques, c’est que, du coup, il y a toujours des éditeurs pour ressortir les œuvres ayant servies de base aux films. Et donc, comme on a droit à une adaptation sur grand écran des aventures de Largo, les éditions Milady ont décidé de ressortir les romans, écrits entre 1976 et 1981. Bonne idée.

Bonne idée, car depuis le premier volume, la mention "librement adapté des romans du même auteur" donnait envie. Enfin, j’ai pu jeter un œil sur ces romans.

La première chose qui frappe en lisant le roman, c’est le ton excessivement cru. Nous ne sommes pas dans le domaine de la "grande" littérature mais dans le roman de gare. Débauche facile de sexe et de violence gore, voilà surtout l’impression qui reste. Descriptions en long, en large et en travers du travail de prostituées travaillant en duo à Istanbul, mœurs dissolues de certains dirigeants ou scènes de meurtres gores - le trophée revient à la description des corps après l’éclatement d’un hublot lors d’un vol long-courrier - se succèdent au fil des pages donnant ainsi au livre l’allure de brouillon trash à la bande-dessinée.

Car sinon, tout est déjà là où presque, le changement le plus notable étant l’interversion de l’histoire des personnages de Freddy Kaplan et de Simon Ben Chaïm qui deviendra dans la BD Simon Ovronnaz. On retrouve donc la même intrigue de manipulation économique, qui a pour beaucoup participé au succès de la série, entre le livre et les deux premiers tomes de la série. Si celle ne restera pas la plus compliquée de la série, elle fait toutefois honneur à son auteur, agrégé d’économie... Le livre développe toutefois beaucoup plus le personnage de Nerio, nous en apprenant énormément sur son passé et ses ancêtres. De même, certaines ellipses de la bande dessinée sont plus détaillés dans le livre.

Je conseillerai donc ce livre au personnes, fan de la bande-dessinée, qui souhaitent découvrir un peu plus l’univers de Largo et n’ayant pas peur du trash facile. Pour les autres, ruez-vous sur les deux premiers volumes de la BD, celle-ci présentant l’histoire de manière "adoucie"...